Fut jugé et déporté au Gabon, Sidya Diop naquit à Nder en 1848, le fils de la reine Ndaté Yalla Mbodji et du Béthio (Gouverneur du Walo occidental Sakoura Diop. Nder, ou eut lieu le grand suicide collectif des femmes, auquel sa Grand-mère, Fatima Yamar Khour yaye Mbodji, a participé. Il nait deux ans après L’accès au trône de sa mère en 1846, à la mort de Ndjeumbeut. Sidya Diop appartenait à la lignée maternelle des Tédyek. A l’âge de dix ans, Sidya Diop devenait l’héritier du trône au Waalo, mais, trop jeune pour régner, il fut écarté par les Français, et c’est le prince Loggar Fara Peinda Madiaw Khor Diaw qui sera installé comme Brak.
Les partisans pour le règne du jeune Sidya entameront une lutte acharnée contre la décision des Français Entre 1858 et 1859, date à laquelle le Waalo fut entièrement conquis, les Français entame une grande répression, plusieurs villages sont incendiés et plusieurs chefs locaux et résistants qui menaient la guérilla tels que Youga Faly ou Birane Gaye, seront tués ou envoyés en exil au Gabon .Soulignons que les villages de l’ile de Dialang ou Dialagne furent brulés, comme l’atteste la revue maritime de l’AOF. Birane Gaye était un noble de cette contrée car étant un Diaadior. Un peu plus tard, tandis que le cousin de Sidya Diop, Ndiack Coumba Mbodji, a été désigné chef de canton de Nder par les colons dans le but de calmer les révoltes des partisans de Sidya Diop, celui-ci sera envoyé à Saint Louis, l’Ecole des Otages des fils de chef, dans le but de l’assimiler à la culture française. Là-bas, Faidherbe en fit son fils adoptif. Sidya, après avoir été à Alger, au lycée impérial en 1861, revient à Saint Louis, ou Faidherbe l’inscrit à l’école des Frères. Faidherbe le baptisa Sidya Léon Diop. Bon élève, il fut remarqué par son intelligence, son habilité pour les stratégies militaires. En effet, il avait été nommé sous-lieutenant en 1868 à l’âge de 20 ans. Installé comme chef de canton à Nder, Sidya se rendit compte de la raison pour laquelle Faidherbe l’avait mis à l’école des otages, dans le but de lutter en lui toute volonté de résistance contre les colons. A partir de cette prise de conscience, il refuse de collecter les impôts, très élevés, auprès des habitants de canton, il organisa une scolarisation en masse en Waalo. Il commence également à nouer des liens avec plusieurs résistants de la localité. Mais un jour les princes du Cayor et d’Amadou Cheikhou Ba, marabout toucouleur du Fouta. Il organisa, lui et ses Tiedos, une grande insurrection. Alliés à plusieurs résistants, ils combattent de façon très dure les colons, il réussit à récupérer les provinces annexées. Les colons finirent par accepter Sidya Diop comme Chef Supérieur du Waalo, car la lutte était très éprouvante pour les Français. Cet événement permet également d’instaurer une dynamique, et de faciliter la lutte de Lat Dior redevenu Damel du Cayor. Sidya Diop était désormais à la tête d’une puissante armée, reconnue par les colons dans leurs écrits comme puissante et efficace. Seules les villes de Richard-Toll, Dagana et Lampsar refusaient de se soumettre au nouveau Brak, et de rester du côté français. Yamar Mbodji, de la famille royale, Diooss organisa avec les français une campagne contre Sidya Diop, et sont parvenues à organiser un coup d’état contre le Brak Sidya, qui, destitue par la force, se refugia en Mauritanie auprès de son cousin Ely Ndjombott, roi du Trarza. Au Waalo les colons respirent les pillages, les incendies, les exécutions des partisans de Sidya. Du Trarza, Sidya envoya des lettres d’appel à l’aide, à Alboury Ndiaye roi du Djolof, et Lat Dior le 23 juin 1875 et le 12 juillet 1875. Lat Dior Ngomé Latyr Diop était désormais l’allié des Français, en particulier du colonel Brière de l’Isle. Ensemble ils organisent la capture de Sidya Diop. Lat Diop répondit à l’appel de Sidya Diop, et lui envoya des troupes à Bangaye, mais il s’agissait en réalité d’un guet-apens. Sidya Diop s’y rendit seul avec son état-major. Une fois arrivé, les troupes envoyées par Lat Dior tueront 12 de ses officiers dont le prince Loggar Sayoo. Pathé Mbodji captèrent Sidya, le blessèrent et l’emmenèrent à Saint Louis chez le gouverneur Valère, c’était le 21 décembre 1876. Trahi par Lat-Dior, Sidya sera à Saint Louis et jugé par un tribunal colonial le 17 janvier 1877. En février il sera déporté au Gabon dans une ile nommé Neugé Neugé, en pleine forêt équatoriale, à l’âge de 20 ans. Là-bas, Sidya gagna la sympathie des officiers colons, qui décidèrent de le ramener au Sénégal, sous prétexte qu’il souffrait de maladie. Il embarqua dans un bateau à destination de Dakar, mais une fois à Dakar, le gouverneur Brière de l’Isle refuse son retour et exige son renvoi immédiat au Gabon. Meurtri, sachant qu’il ne pourra plus retourner au Sénégal, son pays natal, Sidya Ndaté Yalla Diop se suicide en se tirant une balle au cœur, le soir du 26 juin 1877.