L’accès à une énergie fiable, durable et abordable est l’un des piliers du développement économique et social du Sénégal. Dans un contexte de croissance démographique et de modernisation, la demande énergétique du pays augmente rapidement. Malgré les progrès accomplis, notamment dans la production d’électricité, de nombreux défis persistent encore. Toutefois, des solutions novatrices, portées par les pouvoirs publics et les partenaires internationaux, offrent des perspectives prometteuses.
Le Sénégal a longtemps été tributaire des énergies fossiles importées, telles que le fioul lourd et le diesel, pour alimenter ses centrales thermiques. Cette dépendance a entraîné des coûts élevés, une forte exposition aux fluctuations du marché international et une empreinte carbone importante.
Si l’accès à l’électricité s’est amélioré (avec un taux de couverture d’environ 70 à 75 %), les inégalités entre les zones urbaines et rurales restent fortes. De plus, le réseau demeure fragile, et les coupures déstabilisent l’activité économique.
Pour faire face à ces enjeux, le gouvernement a adopté une stratégie de diversification du mix énergétique, visant à accélérer l’intégration des énergies renouvelables et à valoriser les ressources gazières nationales.
Si le Sénégal s’apprête à exploiter ses gisements de gaz naturel offshore, le président Diomaye Faye veut en faire un levier de transition, et non une dépendance à long terme. Une renégociation des contrats pétroliers et gaziers est déjà annoncée, avec pour objectif de garantir une majorité des revenus (jusqu’à 80 %) au peuple sénégalais.
La vision énergétique de Monsieur le Président de République Bassirou Diomaye faye repose massivement sur les énergies renouvelables, notamment le solaire, l’éolien, la biomasse et l’hydroélectricité. Il envisage la création de fermes solaires dans chaque région, afin faire du Sénégal un pays énergétiquement souverain, 100% renouvelable, et un pôle vert de l’Afrique de l’Ouest, tout en garantissant l’accès universel à l’électricité, à un coût abordable.
Telle que le parc éolien de Taïba Ndiaye, fer de lance de l’éolien ouest-africain situé à environ 100 km de Dakar, est le plus grand projet éolien d’Afrique de l’Ouest. Composé de 46 turbines, il fournit une capacité installée de 158,7 MW, suffisante pour couvrir les besoins de deux millions de personnes.
Ainsi, le projet porté par la société Lekela Power s’inscrit dans une logique de développement durable et offre des avantages tels : la réduction de 300 000 tonnes de CO₂ par an, la création d’emplois et formation de techniciens locaux, et la mise en place d’infrastructures sociales dans les communautés voisines. Il constitue un exemple réussi de partenariat public-privé et de modèle réplicable.
Aussi le projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim), en collaboration avec la Mauritanie, exploite un gisement gazier offshore estimé à 15 Tcf. Mené par BP, Kosmos Energy et les sociétés nationales Petrosen et SMHPM, il permettra de produire jusqu’à 10 millions de tonnes de GNL (Gaz naturel liquéfié) par an à terme.
En intégrant le gaz dans la production électrique nationale, le Sénégal vise à réduire ses coûts, dépolluer ses centrales thermiques et stabiliser l’approvisionnement. Des retombées économiques significatives sont attendues, notamment via l’emploi local et la création d’infrastructures.
L’électrification rurale par le solaire, un levier pour l’équité territoriale Pour combler le fossé énergétique entre les zones urbaines et rurales, le Sénégal mise sur le développement de mini-réseaux solaires et de kits photovoltaïques individuels. Des programmes comme « Projet d’électrification rurale par systèmes solaires » (financé par la Banque mondiale) ont permis d’équiper des milliers de villages en énergie propre.
Ces solutions décentralisées présentent plusieurs avantages : coûts réduits, rapidité de mise en place, maintenance locale et autonomisation des communautés. Elles favorisent aussi l’accès à l’éducation (grâce à l’éclairage), la santé (conservation des vaccins) et l’entrepreneuriat rural.
Le Sénégal dispose aujourd’hui d’une feuille de route claire pour transformer son système énergétique. En combinant énergies renouvelables, ressources gazières, investissements structurants et inclusion sociale, le pays peut atteindre l’objectif d’un accès universel à une énergie propre, abordable et sûre.
La réussite de cette transition repose sur une gouvernance transparente, un cadre réglementaire attractif et l’engagement des acteurs locaux et internationaux. Le Sénégal est en bonne voie pour devenir un modèle africain de transition énergétique réussie.
