Dès son accession au pouvoir en 2012, Macky Sall avait promis une gouvernance sobre et vertueuse. Toutefois, à l’approche de la fin de son mandat, son administration a fait l’objet de vives critiques, notamment en raison du détournement des deniers publics. En tout cas la majorité de la population dénonces une gestion opaque des finances publiques, des cas de corruption au sein de la classe dirigeante et des détournements de fonds affectés à des projets d’intérêt public. Ces pratiques ont conduit à un sentiment croissant de méfiance envers l’exécutif et à des interrogations sur l’intégrité des institutions. L’affaire impliquant le griot de Macky Sall, Farba Ngom et Tahirou Sarr, au cœur d’une enquête judiciaire majeure, est un exemple flagrant. Elle porte sur des accusations de détournement de fonds publics, de blanchiment de capitaux, de corruption et d’abus de biens sociaux. Ces allégations mettent en lumière des transactions financières suspectes d’un montant estimé à plus de 125 milliards de francs CFA, réalisées entre 2021 et 2023. Farba Ngom, député et proche de l’ancien président Macky Sall, est soupçonné d’avoir participé à des opérations financières illicites à travers des sociétés écrans. Ces transactions impliqueraient des virements de fonds importants entre diverses entités, notamment la Holding Sofico, appartenant à l’homme d’affaires Tahirou Sarr, et des sociétés civiles professionnelles telles que Haba et Tidiania, ainsi que la SCP Doworou, propriété de Farba Ngom. Ces mouvements financiers laissent supposer une tentative de dissimulation ou de manipulation des fonds à des fins non avouables. Tahirou Sarr, figure du secteur immobilier sénégalais, est également impliqué dans cette affaire. Son nom est apparu dans plusieurs dossiers sensibles ces dernières années, notamment dans des transactions foncières controversées. Les enquêtes en cours cherchent à déterminer son rôle exact dans les opérations financières suspectes identifiées par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Par ailleurs, le Pool judiciaire financier (PJF) a intensifié ses investigations, ciblant également d’autres personnalités proches de l’ancien régime, dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité. Le déroulement de cette affaire est suivi de près par l’opinion publique qui attend des autorités une gestion transparente et impartiale des procédures judiciaires en cours.

L’un des points de crispation majeure reste la gestion des ressources économiques du pays. Alors que le PSE (Plan Sénégal Émergent) était présenté comme le fer de lance du développement, les détournements de fonds et la corruption endémique ont souvent mis à mal sa réalisation. Les scandales autour du pétrole et du gaz, impliquant notamment des proches du pouvoir, ont renforcé le sentiment de spoliation des richesses nationales au profit d’une minorité.

En parallèle, l’endettement du pays a explosé, atteignant des niveaux alarmants. Les projets d’infrastructures, souvent financés à crédit, ont engendré une dette publique qui pèse lourdement sur les finances nationales. De plus, l’inflation et la cherté de la vie affectent directement le pouvoir d’achat des citoyens, creusant les inégalités sociales et alimentant un sentiment d’exaspération populaire.

La dérive autoritaire du régime précédente a, quant à elle, suscité une forte indignation populaire. L’arrestation d’opposants, la restriction des libertés publiques et les manipulations judiciaires ont mis à rude épreuve la tradition démocratique du Sénégal. La censure des voix dissidentes et l’instrumentalisation de la justice ont terni l’image d’un pays longtemps considéré comme un modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest.

Avec la fin de l’ère Macky Sall, une question essentielle se pose : comment le Sénégal peut-il se reconstruire après une décennie marquée par des scandales de corruption et une gouvernance trouble ?

Le peuple sénégalais aspire à une gouvernance plus transparente et plus juste. Aujourd’hui, l’avenir du pays repose désormais sur sa capacité à tirer les leçons du passé et à mettre en place des mécanismes de régulation capables de préserver les richesses nationales au profit du développement collectif. L’émergence d’une nouvelle classe politique, constituée de patriotes et reposant sur le duo Sonko-Diomaye, pourrait offrir une alternative à un système qui semble à bout de souffle.

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