Les spécialistes sont aujourd’hui unanimes à reconnaitre que pour atteindre l’autosuffisance  alimentaire en riz, il faut nécessairement la maitrise de l’eau. Car seule la maitrise de l’eau peut permettre de s’adonner à une activité agricole permanente, 12 mois sur 12. Le moment est venu pour le Sénégal de s’attaquer vigoureusement à la problématique  de la maitrise de l’eau, surtout lorsqu’on sait que le pays dispose de plus de 4millards m3 d’eau souterraine dont 10 à 15% seulement sont réellement exploités.

Le Sénégal dispose également des eaux de surface aussi importantes. En dehors des grandes cours d’eau comme les fleuves, avec  les eaux de ruissellement, sans parler de forages pour l’exploitation agricole. Au Sénégal, les forages sont surdimensionnés, parce que orientés seulement dans le sens de la satisfaction des besoins de population en eau potable et de l’abreuvage du bétail. Ces forages n’utilisent que 30 à 40% de leur capacité. Aussi, le surplus de cette eau aidera –t-il à accélérer le processus devant mener à l’autosuffisance alimentaire, s’il est orienté des microprojets  agricoles au profil des villages. En outre, beaucoup de forages disposant d’un surplus d’eau auraient ainsi été identifiés.

Pour ce qui concerne des défluents et des affluents des fleuves, si on parvenait à faire des barrages en amont  et en aval, pour capter l’eau et la garder en permanence, cela permettrait aux agriculteurs d’en disposer en abondance toute l’année. Ainsi la culture de contre saison serait multipliée par deux où trois, et les rendements considérablement augmentés. Par exemple, dans la région de Matam, il est prévu de faire des barrages à Nawel, pour fermer l’eau et permettre au défluent dénommé Dioulol qui alimente plus de 100 villages de disposer de l’eau en permanence.

Selon certains experts, s’il y a l’eau en permanence dans cette zone, cela donnera du poisson en abondance. On signale aussi que le défluent de Diamel, qui part  de Matam jusqu’au niveau du département de Podor et le Lamsar dans le Dagana peut être revalorisé. L’exemple qu’on peut retenir en terme de maitrise de l’eau, c’est celui du grand industriel Mimran(css). On doit aussi aujourd’hui se poser la question de savoir comment cet homme a faut pour disposer de l’eau en permanence pour la culture de sa canne à sucre. Il a tout simplement mis des écluses au niveau de « Tavouty », un cours d’eau qui quitte le fleuve pour aller vers le Diery, pour en faire un barrage et disposer de l’eau en permanence. A cela s’ajoute la question des eaux de ruissellement notamment la réalisation de la route nationale qui relie Saint-Louis à Matam, se heurtant aux eaux de ruissellement provenant du Diéry pour descendre vers le fleuve.

Certes l’Etat a construit des ponts, mais beaucoup d’entre eux se sont effondrés à cause la puissance des eaux. Par conséquent,  il est question de capter ces eaux de ruissellement dans des bassins  de rétention par exemple. Ces ouvrages construits dans les villages pourraient donner aux populations des activités sylvo-agricoles permanentes.

C’est l’ensemble de  ces possibilités à savoir le débit des forages, la maitrise des affluents et défluents, l’utilisation  des eaux de ruissellement et la construction des bassins de rétention qui constitue le socle d’une bonne politique de maitrise de l’eau.

Si l’Etat met l’imagination au pouvoir, il pourra réussir ce pari audacieux  de l’autosuffisance  alimentaire en riz au Sénégal.

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Noussoume
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