La formation professionnelle au Sénégal occupe aujourd’hui une place centrale dans les politiques publiques de développement. Dans un contexte marqué par un taux de chômage élevé, notamment chez les jeunes, elle apparaît comme un levier incontournable pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle et soutenir l’émergence économique du pays. Longtemps marginalisée et considérée comme une voie de recours pour les élèves en difficulté, la formation professionnelle connaît depuis quelques années un regain d’intérêt, à la faveur des transformations du marché du travail et des besoins en main-d’œuvre qualifiée dans de nombreux secteurs.
Le gouvernement sénégalais, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a engagé d’importantes réformes pour moderniser et structurer ce secteur. Aujourd’hui, on compte plus de 350 établissements de formation professionnelle répartis sur l’ensemble du territoire, qu’ils soient publics, privés ou communautaires. Des structures telles que l’Office National de la Formation Professionnelle (ONFP), le Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT) ou encore l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes (ANEJ) œuvrent à la mise en place de formations adaptées aux réalités du marché de l’emploi.
L’objectif est clair : offrir aux jeunes des compétences pratiques directement exploitables, et favoriser leur insertion dans des secteurs dynamiques comme le bâtiment, l’agriculture, la mécanique, le tourisme, ou encore les énergies renouvelables. Le système de l’alternance, qui combine formation théorique en centre et apprentissage pratique en entreprise, est de plus en plus promu pour renforcer cette adéquation entre formation et emploi. Par ailleurs, des programmes tels que la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ) encouragent l’auto-emploi à travers des appuis techniques et financiers.
Cependant, malgré ces efforts notables, le système de formation professionnelle sénégalais reste confronté à plusieurs défis. Le manque de centres de formation dans les zones rurales, l’insuffisance de matériel technique moderne, le déficit de formateurs qualifiés et la faible valorisation sociale des métiers manuels freinent encore son développement. De plus, les jeunes sont encore nombreux à privilégier les filières générales, souvent perçues comme plus prestigieuses, au détriment des formations techniques pourtant très porteuses.
Pour améliorer la performance du système, il devient indispensable de renforcer les partenariats entre l’État, les entreprises, les collectivités locales et les organisations de la société civile. La digitalisation des contenus, la formation continue des enseignants, la promotion des métiers techniques auprès des jeunes filles et la reconnaissance des savoir-faire artisanaux traditionnels figurent également parmi les priorités.
En définitive, la formation professionnelle ne doit plus être vue comme une voie de garage, mais comme une voie d’excellence et d’avenir. Elle représente une réponse concrète et réaliste aux enjeux de l’emploi, de l’inclusion sociale et de la compétitivité économique du Sénégal.