L’économie sénégalaise est fortement influencée par les échanges commerciaux internationaux. Chaque année, le pays importe et exporte une grande variété de produits, et l’analyse des statistiques relatives à ces flux permet de mieux comprendre la structure économique du Sénégal, ainsi que ses principales dépendances.
En ce qui concerne les importations, le Sénégal a enregistré en 2023 un montant total estimé à 11,5 milliards de dollars. Cette somme reflète une augmentation progressive par rapport aux années précédentes. Le pays importe en majorité des produits alimentaires de base, de l’énergie, des équipements industriels, des véhicules ainsi que des produits chimiques.
Les produits alimentaires occupent une place centrale dans les importations. Le riz, par exemple, reste l’aliment de base le plus importé. En 2023, le Sénégal en a importé environ 1,2 million de tonnes, pour une valeur estimée à 450 millions de dollars. Le blé et la farine représentent également une part importante, avec près de 800 000 tonnes importées, pour une valeur de 270 millions de dollars. À cela s’ajoutent les huiles végétales, dont le pays a importé environ 150 000 tonnes pour un coût d’environ 170 millions de dollars.
Sur le plan énergétique, le Sénégal dépend largement des importations pour couvrir ses besoins en carburant. Les produits pétroliers (brut et raffinés) représentent à eux seuls plus de 2 milliards de dollars d’importations annuelles, soit plus d’un quart de la facture globale du commerce extérieur. Cette dépendance pèse lourdement sur la balance commerciale du pays.
Les biens d’équipement industriel, les machines et les véhicules représentent également des postes importants. Environ 1,1 milliard de dollars ont été consacrés aux machines et équipements électriques, tandis que les véhicules importés, majoritairement d’occasion, ont coûté environ 500 millions de dollars au pays, avec plus de 80 000 unités achetées à l’étranger.
Parallèlement à ces importantes dépenses, les exportations du Sénégal restent relativement modestes en comparaison, avec une valeur globale de 6,2 milliards de dollars en 2023. Le pays exporte principalement des ressources naturelles, des produits miniers, agricoles, halieutiques et quelques produits industriels.
Le produit d’exportation le plus rentable est l’or. En 2023, le Sénégal a exporté près de 20 tonnes d’or, générant ainsi plus de 1,3 milliard de dollars. Les phosphates, l’acide phosphorique et autres dérivés miniers viennent ensuite, avec environ 2 millions de tonnes exportées pour une valeur de 650 millions de dollars. Les autres minerais comme le zircon ou le calcaire contribuent pour environ 300 millions de dollars.
Le secteur agricole occupe également une place importante dans les exportations. L’arachide et ses dérivés représentent plus de 150 000 tonnes exportées, rapportant près de 220 millions de dollars. Le coton, avec 25 000 tonnes, a généré environ 40 millions de dollars. Les fruits et légumes tropicaux, notamment les mangues, melons et haricots verts, sont aussi exportés, bien que leur contribution soit plus modeste, autour de 50 millions de dollars.
Quant à la pêche, elle représente une source importante de devises. Environ 350 millions de dollars ont été générés par les exportations de poissons, crustacés et mollusques, principalement à destination de l’Europe et de l’Asie.
En plus de cela, le Sénégal exporte certains produits chimiques comme les engrais phosphatés, principalement fabriqués par les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), pour une valeur avoisinant les 300 millions de dollars.
Le pays fait cependant face à un déséquilibre chronique de sa balance commerciale, avec un déficit annuel de plus de 5 milliards de dollars. Cette situation résulte de la forte dépendance du pays à l’égard des importations, notamment alimentaires et énergétiques, alors que ses exportations demeurent peu diversifiées et centrées sur des matières premières non transformées.
Pour corriger cette situation, Le Président Bassirou Diomaye Faye a mis en place la Vision Sénégal 2050 ambitionne de corriger les faiblesses actuelles de l’économie, notamment la dépendance aux importations et la faiblesse de la transformation locale, par une industrialisation durable, une autosuffisance stratégique, une meilleure gouvernance économique et une montée en compétence de la population. Si ces objectifs sont atteints, le pays pourra progressivement équilibrer sa balance commerciale, renforcer sa compétitivité internationale et garantir un développement équitable et durable pour toutes ses régions.
Par ailleurs, l’exploitation pétrolière et gazière lancée en 2024 pourrait changer la donne à moyen terme, en réduisant la facture énergétique et en générant de nouvelles recettes d’exportation. Cela pourrait permettre au pays de mieux équilibrer sa balance commerciale et de renforcer sa souveraineté économique.
En somme, les statistiques d’importation et d’exportation du Sénégal révèlent une économie encore en transition, dépendante des marchés extérieurs, mais avec un fort potentiel de transformation et de croissance, si les politiques publiques de production et de valorisation locale sont pleinement mises en œuvre.