Les avis seront partagés mais l’Afrique a toujours eu un problème pour  trouver ses marques dans ses relations internationales. Est-ce une incompétence  ou un manque de volonté des dirigeants Africains ? En tout cas les options qui ont entrainé le continent africain dans l’impasse du mal-développement et dans une réflexion sur les alternatives politique, économique et socio-culturelle, renferment pour l’Afrique les chances du présent et les espoirs du futur.

L’Afrique, on le dira jamais assez, présente le spectacle d’un monstre handicapé par les atrophies et des hypertrophies çà et là ; celui d’un continent en fait qui va mal, mal de ses barrières douanières, de sa monnaie et de ses dirigeants. Elle souffre de  tous ces maux, parce que simplement elle n’a pas su maitriser son avenir, ni accorder le rythme et le style de son développement aux  contraintes et aux exigences de ses propres réalités. Elle a investi ses énergies et ses moyens dans les rouages d’un changement qui, finalement, ont débouché sur l’exacerbation de ses contradictions et de ses  incohérences interne. Comment est-il possible que des pays dont les économies sont essentiellement agricoles n’arrivent pas à nourrir  leurs propres populations. Pendant plus  des décennies après les indépendances, les pays Africains, aveuglés par les modèles miroitants de l’occident, ont sacrifié leurs chances pour les  exigences d’une économie extravertie qui perpétue le système d’exploitation des zones rurales au bénéfice des communautés urbaines et des consommateurs du Nord.  La croyance à un progrès qui se définit et se mesure par le degré d’accumulation des richesses matérielles les a portés à hypothéquer l’avenir de leurs peuples sur l’autel des promesses vides d’un  commerce international  fondé sur le principe de l’asservissement des plus faibles et qui les enferme dans les conditions précaires de productions de matières premières à bon marché.

Les efforts d’investissement dans le domaine agricole ont été orientés jusque-là vers les meilleurs rendements des cultures de rente destinées à l’exportation, incitant ainsi les paysans à se détourner de la production vivrière qui assurait leur  subsistance.

Comment expliquer que ces pays dont la majeure partie des populations vivent dans les zones rurales, pratique une politique économique  et sociale qui privilégie  le milieu urbain, en condamnant les campagnes à l’appauvrissement? La ville qui est le  lieu de concentration des infrastructures du progrès englobe toutes les potentialités du futur, tandis que le milieu rural exploité, sous-estimé, méprisé, déshonoré se vide de sa jeunesses  et de sa vitalité. Des cités champignons, symboles d’une humanité diminuée, humiliée, négligée, repoussent les  frontières de nos villes qui  deviennent de plus en plus des lits de violence.

Comment comprendre enfin que les gouvernements africains qui n’arrivent pas à maitriser les problèmes de survie de leurs populations peuvent-elle éprouver le besoin de prendre part à cette célébration de l’inconscience universelle qu’est la course aux armements.

Ces grands problèmes menacent encore aujourd’hui l’existence même des populations de tout un continent. Et tout cela est coiffé d’un mimétisme culturel qui sape les fondements de nos sociétés et compromet leurs capacités d’inventer leur propre changement. Toutes ces questions, entre autres, se posent encore aujourd’hui avec plus de gravité. Il faut réinventer l’économie ; les pays africains doivent définir des objectifs prioritaires de leur développement sur la base des besoins, des problèmes et des attentes qui s’expriment au sein de leurs populations. Cette réinvention de l’économie implique une action soutenue, une éducation intelligente pour la  maitrise collective des besoins. Elle suppose également la maîtrise des technologies endogènes retrouvées  et enrichies grâce à la démocratisation  de l’accès à la science, le développement d’une identité culturelle plus intensément  vécu.

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Moussa BA
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