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De quoi Farba Ngom a-t-il peur?

September 24, 2024
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De quoi Farba Ngom a-t-il peur?

Hier, l’une des résidences de Farba Ngom a été perquisitionnée par la police nationale, en présence de Jérôme Bandiaky « Sniper », un pion de l’ancien système, récemment mis aux arrêts. Un événement qui a suscité de vives réactions de la part de l’ex député et très proche allié de l’ancien président Macky Sall. Aujourd’hui, lors d’une conférence de presse visiblement tendue, Farba Ngom a tenté de minimiser l’impact de cette perquisition tout en laissant transparaître des signes évidents de panique. Au cours de son intervention de ce dimanche, Farba Ngom a rappelé qu’il bénéficie de l’immunité parlementaire, oubliant que l’Assemblée nationale est dissoute depuis le 13 septembre 2024, ce qui rendrait de facto cette immunité caduque.  Cette situation met Farba Ngom dans une position de plus en plus vulnérable. Farba Ngom a vigoureusement rejeté la légitimité de la perquisition, affirmant que celle-ci aurait été menée de manière irrégulière. Cette déclaration semble davantage semer le doute sur la transparence de ses relations et activités, ajoutant une couche d’incertitude à sa défense. Farba Ngom a profité de cette conférence pour attaquer directement le Premier ministre Ousmane Sonko, qui s’est récemment rendu à Matam.  Selon celui qui faisait et défaisait les hommes et les carrières du temps de Macky Sall, la visite de Ousmane Sonko « n’avait pour but que de participer à une simple opération de nettoyage dans les rues du département », insinuant une démarche populiste sans réelle envergure. Toutefois, cette attaque est faite sur fond d’amalgame et est sans fondement. En réalité, la venue d’Ousmane Sonko à Matam s’inscrit dans une dynamique bien plus large. Le leader du PASTEF a profité de son déplacement pour décliner sa vision ambitieuse du développement de la région. Sonko a, en effet, mis en avant un programme axé sur l’Agrobusiness, avec l’objectif de transformer Matam en un hub agricole majeur. Il a notamment évoqué la transformation des terres de la région en pôles de production agricole durable, créant ainsi des opportunités d’emploi et de croissance économique pour les populations locales. De plus, le Premier ministre a insisté sur l’importance de la transformation industrielle, prenant l’exemple de la valorisation du phosphate Inspiré par les succès du groupe chérifien au Maroc, il a esquissé un plan cohérent pour développer une industrie locale de transformation du phosphate à Matam. Cette initiative vise à intégrer les richesses naturelles de la région dans un cycle économique durable, offrant ainsi des perspectives d’exportation et de développement régional.   En comparant cette vision avec les accusations ridicules de Farba Ngom, il apparaît clairement que la stratégie de Sonko pour Matam dépasse largement le cadre symbolique d’une simple opération de séduction. La vision agro-industrielle qu’il propose place la région au cœur de ses priorités économiques pour un Sénégal plus autonome et résilient. Une vision qui, à coup sûr, séduit une population locale en quête de solutions concrètes. Ainsi, alors que Farba Ngom tente de détourner l’attention d’accusations éventuelles pouvant peser sur lui, les propositions audacieuses d’Ousmane Sonko pour Matam continuent de marquer les esprits. Finalement, notons qu’Ousmane Sonko a effectivement lancé une opération symbolique de nettoyage, mais ce geste avait une portée bien plus large. Il symbolisait le début de son engagement pour la transparence et la bonne gestion des deniers publics. Pour Sonko, ce nettoyage n’était pas simplement une action physique, mais une métaphore de sa volonté de débarrasser la gestion publique des pratiques de corruption et   de malversations, pour rétablir la confiance entre les citoyens et leurs représentants. Et au-delà, la fin de l’impunité et le rétablissement de la vérité et la justice pour des cas graves de meurtres, de rapts, de violences inouïes sur d’honnêtes citoyens entre 2021 et l’élection présidentielle

Nous n’oublions guère qu’entre 2021 et l’élection présidentielle de 2024, le Sénégal a traversé une période de fortes tensions politiques et sociales, marquée par plusieurs événements tragiques. En mars 2021, de simples manifestations ont conduit à des affrontements violents avec les forces de l’ordre, causant plusieurs morts et de nombreux blessés. Parmi les événements les plus douloureux, le meurtre de Baba Kana, natif de la région de Matam, jeune militant et activiste, qui est devenu un symbole des violences policières, suscitant l’indignation nationale. De même, la disparition mystérieuse de Didier Badji et Fulbert Sambou, deux agents de sécurité publique retrouvés morts en 2022, a jeté un voile de suspicion sur les pratiques sécuritaires du régime de Macky Sall. Les emprisonnements massifs de figures de proue de Pastef et l’exil de hauts responsables et militants du Parti ont également marqué cette période, avec des accusations de répression politique récurrentes. Ces violences, parfois sur fond de contestation contre une candidature indécente de Macky Sall, ont encore aggravé les tensions, laissant un bilan lourd en termes de pertes humaines de blessés, du fait d’une milice savamment entretenue, plongeant le pays dans une profonde crise à l’approche des élections de 2024

  MOCTAR BA

Matam

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Moussa BA
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